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Si l’Union Européenne souhaite agir efficacement contre le changement climatique, il est impératif de déterminer quels instruments de régulation (normes, taxes environnementales, programmes de recyclage) sont les plus souhaitables. Et quelle est la disposition à les entreprendre de la part du public. Le projet HOPE souhaite, dans ce cadre, enquêter sur la volonté du public à agir en considérant les impacts sur l’environnement et à adopter le mode de vie qui en découle.

Les études précédentes ont abouti à des résultats déviants. Dans l’étude portant sur la problématique des Greening Households (Ménages écologiques), l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economique) avait conclu que la conscience écologique est le facteur déterminant et que ce facteur était lié directement au niveau de revenu. A l’inverse, notre partenaire suédois Vestlandsforsking était parvenu à la conclusion que les membres des organisations de protection environnementale parvenaient à mettre en place des habitudes de vie qui soient respectueuses du climat pour les actions du quotidien mais négligeaient leur empreinte carbone le reste du temps (en voyageant souvent en avion par exemple).

Notre objectif

L’objectif est ici d’étudier la détermination de la population à passer à un mode de vie plus respectueux du climat. Un large éventail des ménages doit pour cela être questionné sur leurs choix d’actions pour parvenir à ce mode de vie. Les motivations pour le choix de ces mesures doivent également être étudiées. C’est pourquoi le groupe de travail a choisi de combiner une approche quantitative à une approche qualitative. L’intensité de l’étude sera définie par les méthodes utilisées lors des enquêtes. Dans la seconde phase du projet, le processus de décision au niveau individuel sera étudié plus finement via les interviews qualitatives.

Approche conceptuelle

Notre hypothèse de départ est que, dans le futur, le comportement de consommation des ménages sera guidé par les mesures politiques. Pour réfléchir sur une base de scénarios réalistes, un comité de conseil nous suivra en nous informant des mesures en place ou à venir. Plus d’informations à ce sujet peuvent être trouvées dans la section PAB.

Une étude comparative

Pour respecter les objectifs de l’Union Européenne, nous avons choisi de travailler sur une comparaison entre nations. Enquêter à un niveau municipal nous permet d’examiner une diversité de population plus représentative. Les sites d’étude que sont Aix-en-Provence, Bergen, Mannheim et Umea ont été choisis car ils présentent des similarités socio-économiques. D’autre part, nous avons choisi des villes qui ont déjà une conscience environnementale et mettent en place des politiques climatiques au niveau local. Les divergences de climat local et de caractéristiques économiques (tissu industriel ou secteur touristique) seront considérées dans l’étude dans la représentation de leur politiques climatiques.

Des ménages privés

Le terme “ménage privé” englobe différents modes de vie (couples mariés ou non, avec ou sans enfant, colocataires). Le nombre de personnes composant le ménage n’est pas défini. Un ménage comprend ainsi au moins une personne, et n’a pas de maximum prédéfini.

Lors du premier contact, les ménages seront invités à participer à notre étude. TEC, partenaire du projet a développé un outil en ligne qui sera utilisé dans la première phase de l’étude. Il invite les ménages à donner des informations qui permettront de calculer l’empreinte carbone du ménage. Ces informations incluent des données structurelles comme le nombre de personnes composant le ménage ou le revenu moyen du ménage, mais aussi des détails sur les comportements de consommation tels que la consommation hebdomadaire de viande ou l’utilisation d’un véhicule privé.

Respect de la vie privée

Une page FAQ est disponible pour informer du respect de la vie privée. Les informations seront anonymes et utilisées exclusivement à des fins de recherche. Il ne sera pas possible d’identifier les ménages dans les publications scientifiques. Les données privées ne seront utilisées que par les équipes du projet afin de contacter les ménages durant l’étude. Chaque participant recevra des informations complètes sur le respect de la vie privée avant le recueil de ses informations. La transmission des informations à des tiers est interdite.

L’empreinte carbone des ménages privés

Les facteurs d’émission sont extraits des bases de données publiques (par exemple l’Ademe pour l’étude sur la communauté d’agglomération du pays d’Aix). Si un facteur d’émission individuel n’est pas disponible, celui d’un bien similaire sera utilisé. Si les valeurs d’émission varient fortement selon les bases de données nationales, une moyenne des données sera faite pour obtenir une estimation réaliste. Grâce aux données acquises, les ménages participant recevront un catalogue d’environ 60 mesures pouvant réduire les émissions. Chaque mesure sélectionnée diminuera l’empreinte carbone initiale du ménage.

Les préférences des ménages privés

Pour chaque mesure sont indiqués les impacts écologique (en kilogramme d’équivalent CO2), économique (en Euro ou couronne norvégienne selon le pays) et en termes de santé (gains en espérance de vie) si cette mesure est appliquée.

Sur cette base, nous estimons dans quelle mesure les participants sont prêts à adopter un mode de vie moins émetteur de gaz à effet de serre et nous voyons quels impacts ont été pris en compte, ce dans chacun des pays.

N’hésitez pas à nous contacter si vous avez des questions concernant la méthodologie appliquée aux données.

Les préférences des ménages privés

Dans chacun des quatre terrains d’études, un petit échantillon de ménages sera à nouveau rencontré pour étudier de manière qualitative les motivations de leurs choix. Le but est de comprendre pourquoi les ménages ont pris telle décision, par exemple quel est le poids de l’impact financier. Notre approche sera par entretien semi-structuré : les ménages seront interrogés sur les mesures choisies aussi bien que sur les mesures écartées. En laissant la porte ouverte à leurs points de vue, nous souhaitons ainsi que les participants expriment librement leurs perceptions et opinions.

La méthode d’enquête

La première étape de l’étude consiste en un questionnaire en ligne à remplir par les ménages. Le questionnaire sera accessible grâce à un lien internet, et un support technique sera disponible pour aider les ménages à remplir le questionnaire dans chaque ville.

Une fois le questionnaire intégralement rempli, les informations seront transmises a un centre de données. C’est sur cette base que sera calculée l’empreinte carbone initiale du ménage, qui sera ensuite présentée au ménage, ainsi que le catalogue de solutions, lors d’un entretien individuel. Ce dernier se fera dans la mesure du possible au domicile du participant, entre un représentant du ménage et un enquêteur issu des rangs des partenaires nationaux.

La troisième phase se fera également entre le représentant du ménage et l’enquêteur. L’entretien sera là aussi assisté par ordinateur, et l’échange sera enregistré (avec accord du participant) et analysé par la suite afin d’éviter toute perte d’information.

Ces informations ne seront utilisées qu’à des fins de publications scientifiques et sous forme anonyme. Les retranscriptions ne seront pas rendues publiques et relèveront du respect de la vie privée.

Littérature

Brown, Z. (2014), “Greening Household Behaviour: Cross-domain Comparisons in Environmental Attitudes and Behaviours Using Spatial Effects”, OECD Environment Working Papers, No. 68, OECD Publishing.

Ehreke, I., B. Jaeggi and K. Axhausen (2014), “Greening Household Behaviour and Transport”, OECD Environment Working Papers, No. 77, OECD Publishing.

Kriström, B. and C. Kiran (2014), “Greening Household Behaviour and Energy”, OECD Environment Working Papers, No. 78, OECD Publishing.

Millock, K. (2014), “Greening Household Behaviour and Food”, OECD Environment Working Papers, No. 75, OECD Publishing.

Palatnik, R. R. et al. (2014), “Greening Household Behaviour and Waste”, OECD Environment Working Papers, No. 76, OECD Publishing.

Liens utiles :

http://www.inderscienceonline.com/doi/abs/10.1504/IJSD.2001.001545 – Stand 10.08.15

http://www.prosus.org/publikasjoner/Rapporter/2004-3/rapport3.pdf – Stand 10.08.15